Retour d’Ouganda : découvrez les témoignages des jeunes partis avec le projet Move with Africa

Durant le mois d’août, des élèves du Collège Cardinal Mercier s’envolaient pour l’Ouganda avec le projet Move with Africa. Initié par le journal La Libre, il permet à des élèves du secondaire de partir dans un pays d’Afrique, au sein d’un projet lié à la coopération au développement, en allant à la rencontre de leurs habitants et de leur culture.

Nous leur avons demandé de nous parler de ce qui les a marqué durant leur voyage.

Lilly

Samedi 20 août 2022. Une partie de la team a rencontré un fermier dans la région de Kabambiro dans le village de Kengoma. Il s’appelle Francis et collabore avec l’association JESE (ONG ougandaise, partenaire d’Iles de Paix). En visitant la ferme de Francis, j’ai été surprise, impressionnée et émue par son ingéniosité et le travail qu’il entreprend pour améliorer sa ferme et sa condition de vie, mais aussi par son sourire et sa générosité.  Francis possède plusieurs arbres fruitiers comme des bananiers, un cacaoyer, des arbres à papayes, à jack fruit, une plante d’ananas. Il nous a montré les animaux qu’il possède et ses projets d’agrandissement de son élevage de lapins, des cochons, ainsi que ses ruches pour produire son propre miel qu’il peut maintenant vendre. Il a également construit sa propre serre à semences, certaines servent à nourrir ses animaux. Il a creusé une grande cuve dans la terre pour récolter l’eau de pluie et l’utiliser par la suite, grâce à un système de pompage, pour arroser ses plantes et remplir ses réservoirs d’eau qui servent à irriguer sa “kitchen garden”. Dans leur “kitchen garden”, ils cultivent des végétaux destinés à leur consommation personnelle et non à la vente, ce qui leur permet d’avoir une sécurité alimentaire à ce niveau-là.  Au début de sa collaboration avec Iles de Paix et JESE, il a appris à faire des “concoctions” naturelles qu’il utilise comme engrais sur ses plantes. Francis nous a expliqué qu’il avait un problème avec l’eau de pluie qui coulait sur toute sa plaine, pour y remédier, il a eu l’idée de planter des hautes herbes pour limiter les dégâts et également nourrir ses animaux. Dans ce type de ferme soutenue par Iles de Paix et JESE, pour chaque problème, les fermiers trouvent une solution et n’hésitent pas à la partager avec leurs voisins, c’est ça qui est beau aussi ; leur solidarité. Pour ma part, cette rencontre était très belle, émouvante et très enrichissante grâce à Francis.


Jérôme

Pendant 10 jours j’en ai pris plein les yeux. J’ai vu des paysages à couper le souffle et j’ai rencontré des gens extraordinaires, plein d’amour et d’affection. Tout ça m’a marqué évidemment et a participé à la réussite du voyage, mais il y a quelque chose d’encore plus important, selon moi, à souligner durant cette aventure. Quelque chose qui a primé et a orchestré tout ce séjour. Ce quelque chose se résume en un mot, ” l’apprentissage ”.
Et oui, en partant je savais que j’allais être confronté à des situations et rencontres qui allaient m’apporter et m’apprendre énormément, mais à ce point là, je ne pensais pas que c’était possible. J’ai appris beaucoup sur leur système scolaire, sur leurs façons de faire de l’agriculture, sur leur façon de communiquer et de travailler entre eux, etc… Ce voyage a donc été un apprentissage constant. Ce voyage m’a appris à avoir confiance en la vie et en l’humanité, à voir les mauvaises nouvelles comme des obstacles et non des murs infranchissables. J’ai appris à positiver et à trouver des solutions plutôt que me laisser porter par une vague de fatalisme. Oui, tout peut s’arranger, oui on peut trouver une solution pour tout problème, oui on peut être heureux, oui on peut espérer et oui on a le droit et il faut avoir confiance en l’avenir et l’humanité.


Elise

Je pense qu’Iles de Paix joue un rôle important chez les agriculteurs ougandais. Cependant, les personnes les plus importantes dans cette coopération sont les agriculteurs. J’ai pu, à partir de rencontres qu’on a fait avec différents agriculteurs, constater qu’ils ont tous les outils pour pouvoir agir, il leur faut juste un petit coup de pouce pour le début et ensuite ils savent être autonomes. Ce que j’ai bien aimé, c’est leur plan de ferme de rêve. C’était une de leur motivation pour accéder à une vie meilleure en utilisant une agriculture plus durable et variée et en aménageant leur ferme différemment.


Aliénor

Ce voyage a été pour nous tous une expérience et une chance incroyable, cela va sans dire (…) J’ai beaucoup de beaux souvenirs et une toute nouvelle mentalité et manière de voir le monde, je reviendrai transfigurée de ce voyage tout en ayant appris beaucoup sur moi-même. J’ai découvert beaucoup sur l’Ouganda, que ce soit par rapport à leur culture, leur mode de vie, leurs croyances, l’éducation, les plantes, la nature, la gestion de la ferme, la préparation d’une concoction ayant pour but de soigner les plantes, la place de la femme dans la société,… Beaucoup de sujets divers et variés, tous plus enrichissants les uns que les autres et, bien que la vie là-bas soit très différente de la nôtre, ça n’est pas pour autant qu’on y vit moins bien. Au contraire, il y règne une entraide et une confiance dont j’ai rarement été témoin et dont les Ougandais peuvent être fiers.


Lara

Pour notre première journée sur le terrain, Iles de Paix nous a emmenés dans une école du village de Kabambiro. Pour ma part, j’étais un peu stressée à l’idée de rencontrer les élèves de cette école. Je craignais surtout de faire quelque chose d’inapproprié ou de ne pas arriver à suffisamment communiquer. Mais nos peurs sont les plus gros freins dans la vie alors j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes, d’aller m’asseoir auprès de nos hôtes et de profiter. On s’est découverts. C’était un sentiment nouveau. J’étais curieuse. Curieuse d’en savoir plus sur eux. Nous avons fait le tour de l’école avec un groupe d’élèves et un professeur. Nous y avons vu également le travail que faisait JESE, une ONG locale qui travaille en collaboration avec Iles de Paix. Dans cette école qui proposait l’option « agriculture », il y avait des plantations et un enclos avec des cochons. J’ai discuté avec Audrey et le professeur qui nous accompagnait sur les différences qu’il y avait au niveau de l’agriculture entre chez eux et la Belgique. Par exemple, le fait qu’en Belgique il y a peu de « petits fermiers » qui pratiquent une agriculture durable et responsable et plus de fermes industrielles basées sur le profit souvent au détriment du respect animal et environnemental. Dans leur école, grâce à JESE, ils avaient pu diversifier leurs plantations et apprendre de nouvelles choses. C’est aussi ça le travail d’Iles de Paix : mettre en relation des ONG locales, des écoles, des fermiers, afin qu’ils se développent sur du long terme et sortent de l’insécurité alimentaire.

Ensuite, sur le chemin de l’église, j’ai discuté avec un groupe de filles de l’école. Elles étaient dans l’équivalent chez nous de la cinquième secondaire. Nous marchions un peu au-devant du groupe lorsqu’une des filles m’a demandé si j’aimais danser. J’ai répondu que j’adorais ça. Alors, elle a sorti un téléphone à clavier et a mis de la musique ; je ne comprenais pas les paroles de la chanson mais je m’en fichais. Je lui ai souri et j’ai fait quelques mouvements de danse, d’abord un peu timides puis plus francs. Elles ont applaudi et m’ont suivi dans cet élan d’énergie. Dans cet élan de joie, de vie, on a ri. J’ai ri à en avoir mal à la bouche. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas ri d’une telle manière. Depuis qu’elle avait mis la musique, nous n’avions pas échangé un seul mot, uniquement des sourires et des regards. Nul n’avait besoin de parler, on se comprenait par la force du moment. On dansait, on riait, tout était là, j’étais là, elles étaient à côté de moi, c’était plus que de la joie, j’étais là, je voulais rester là. …. Et j’ai su que j’étais là où je devais être.


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