Faut-il produire de manière industrielle et intensive pour préserver le climat, la biodiversité et nourrir le monde ? Faut-il qualifier l’agriculture biologique de la pire forme d’agriculture pour l’environnement et combattre l’agroécologie au motif que ses rendements pérennisent la faim dans le monde ? Ces argumentations politiques semblent tout à fait contre-intuitives, elles sont pourtant largement répandues dans les hautes sphères de décision, et poussées par des intérêts agroindustriels puissants et bien organisés. Ces arguments reposent, souvent de manière très caricaturale, sur un corpus scientifique non négligeable qui valorise l’économie de la terre, le « land sparing ». Celui-ci promeut la concentration d’une production très intensive dans un minimum d’espace, pour préserver le reste.

Cette théorie est au cœur d’une guerre de tranchée scientifique. Elle alimente la guerre des idées sur les futurs désirables pour les systèmes alimentaires et sur les trajectoires politiques pour y arriver. Plongée au cœur d’une théorie scientifique et de ses multiples limites, plongée au cœur d’une controverse qui configure le débat politique et renforce l’inertie d’un système alimentaire à bout de souffle.

La Collection Phosphore est une série d’études lancée par le collectif SIA (Sos Faim, Iles de Paix, Autre Terre) sur les enjeux des systèmes alimentaires. Elle se caractérise par l’analyse d’enjeux contestés qui animent les arènes de décision des systèmes alimentaires. Elle cherche à comprendre les grilles de lecture qui sous-tendent les discours politiques, les arguments en compétition et leur validité scientifique. Chaque numéro se veut un état des lieux d’un débat, et vise à armer les lecteurs dans la controverse.

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